Tout savoir sur le projet de carrière à Châteaugay
Bonjour à toutes et à tous. Cet article a pour but de centraliser les informations relatives au projet de carrière à Châteaugay afin de vous aider à tout savoir. N’hésitez pas à suivre les liens vers les articles proposés (qui présentent plus de détails). Et utilisez le menu pour naviguer au sein de notre site et lire tous les articles qui vous intéressent.
Le projet
Les origines
Janvier 2018 : le conseil municipal de Châteaugay vote à l’unanimité l’autorisation à la société Jalicot d’ouvrir une carrière de basalte sur la commune suite à une présentation du projet en Conseil Municipal par des représentants de la société.
Aucune consultation ni information préalable n’a été faite à la population. Les Châteaugayres ont simplement pu lire une référence assez vague au projet dans le compte-rendu succinct du conseil municipal.
Mars 2018 : d’autres informations, très difficiles à recouper, apparaissent dans le Bulletin d’Informations Municipales. Le contrat avec la société exploitante, l’achat de parcelles et la demande de mise en conformité du Plan Local d’Urbanisme doivent être analysés ensemble pour se rendre compte de la nature, de l’ampleur, de la localisation et de l’avancement du projet !
Pour concrétiser ce projet, la mairie reprend au CCAS 2 parcelles (G2 et G3) d’une surface totale de 27 hectares. Achat réalisé pour 134 730 euros. Ces deux parcelles G2 et G3, ainsi que les parcelles G16, G25, G40 et G256 sont mises à disposition de la société Jalicot en échange d’une redevance basée sur le tonnage de matériau extrait. Un contrat de foretage a pour cela été signé entre la mairie et la société.
Juin 2022 : Pourtant en pleine consultation citoyenne sur le PLU de la métropole, les élus du conseil métropolitain n’ont pas hésité à voter une délibération qui vient contourner l’élaboration de ce PLU par une procédure allégée au bénéfice du carrier. Au départ cette procédure n’avait pas été envisagée et le service urbanisme nous avait indiqué que ce projet ne serait pas traité avant l’élaboration du PLU. Un passage en force peu glorieux, en notre présence, silencieuse mais fort remarquée.
Le lieu : plateau de Lachaud
Le plateau de Lachaud est situé au Nord Ouest de la commune de Châteaugay. Il sert de limite naturelle entre les communes de Malauzat et Châteaugay. Il surplombe la commune de Marsat, plus au nord en contrebas. Il s’étend du lotissement du champ de la Baume jusqu’à Malauzat, le long de la RD 402.
Le plateau de Lachaud est décrit comme étant une réserve de biodiversité.
C’est aussi la seule zone de la commune de Châteaugay qui présente une bonne qualité de l’air, le reste de la commune se situant en zone de vigilance ou de dépassement concernant les oxydes d’azotes. Le diagnostic du PLUM fait d’ailleurs ressortir la RD402 (route Malauzat – Châteaugay) comme une infrastructure bruyante, et la fin d’exploitation de la carrière actuelle (2023) devait normalement apporter un bol d’oxygène à la commune.
La modification n°5 de mars 2019 du Document d’Orientation Générale du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Grand Clermont positionne d’ailleurs le plateau de Lachaud non seulement comme « cœur de nature écologique à prendre en compte » mais également au carrefour de « corridors écologiques entre cœurs de nature à préserver ou à restaurer ».
Les terrains concédés à la société Jalicot sont d’ailleurs classés N (espace naturel) dans le PLU communal. Pour lever cet obstacle, la mairie a permis à la société d’ouvrir une demande de modification du PLU afin d’autoriser l’exploitation de la carrière. Et ceci sans aucune limite fixée concernant le nombre de parcelles ou la surface impactée !
Le contrat : très mal négocié !
Des renseignements obtenus pour des cas similaires montrent que le montant de la redevance varie entre x€ et x€ par mètre cube. Et il s’ajoute à cela une redevance de remblaiement (on note ainsi x€ par mètre cube). La municipalité de Châteaugay a négocié un prix de x€ par mètre cube ! Et sans redevance de remblaiement.
Aucune redevance n’est prévue pour l’immobilisation des terrains le temps de l’étude. Le contrat ne fixe pas de redevance minimum annuel. Et il n’est pas prévu de fourniture de matériaux gratuite pour la commune ou ses habitants.
Le contrat : déséquilibré !
Le contrat de foretage montre aussi peu de contrôle possible de la part de la mairie.
Deux exemples sont frappants : la cession du contrat et la possibilité d’élargir le périmètre des activités de la société.
L’exploitant peut changer à tout moment. Sans remettre en doute le sérieux de la société (dépassement des tonnages autorisés ou autres non conformités sont pourtant à noter, à Châteaugay ou ailleurs), cet article dans le contrat permet à Jalicot de revendre l’exploitation à n’importe qui. Donc baser un engagement sur 30 ans sur la seule base du sérieux de la société paraît hasardeux…
Le basalte est très utilisé pour réaliser de l’enrobé. Aujourd’hui il n’est pas prévu dans le projet de carrière d’installer une centrale à enrobé sur le site, il y en a déjà une à Pessat-Villeneuve.
Cela dit, on sait tous que le prix du carburant ne va aller qu’en augmentant et que le transport va coûter de plus en plus cher. Il pourrait donc devenir à terme (10 ans ? 30 ans ?) plus rentable de construire une centrale à enrobé sur le site que de faire les trajets.
Or, cet article permet justement la construction d’une centrale à enrobé sans demande d’autorisation à la mairie, propriétaire du terrain. Seule la préfecture aura autorité pour permettre ou non cette construction : la décision pourra donc être prise par arrêté préfectoral, c’est-à-dire par quelqu’un qui ne vit pas sur place et qui ne sera donc pas impacté par cette décision.
Le périmètre du projet
Le contrat de foretage cadre l’exploitation sur les 29 hectares des parcelles mises à disposition par la mairie.
MAIS…
Depuis cette signature, une autre société (SBC holding – Société des Basaltes du Centre) a racheté (en avril 2018) les 2 parcelles voisines (G1 et H18) d’une surface totale de près de 50 hectares au prix de 1 395 550 euros. Un million trois cent quatre-vingt-quinze mille cinq cent cinquante euros. Soit plus de 2,8 euros le m². 6 fois le prix des parcelles communales.
SBC Holding est une société spécialisée dans les carrières et les centrales à béton.. Ainsi même si rien n’est admis officiellement aujourd’hui, il est difficile avec ces éléments de croire qu’il n’existe pas un projet plus vaste que le dossier initial dans l’esprit des sociétés Jalicot et SBC Holding, sociétés qui prévoient de réaliser conjointement l’exploitation !
La mairie n’a pas fait jouer son droit de préemption. Et les craintes de l’association qui alerte sur les dimensions insoupçonnées du projet se retrouvent justifiées en octobre 2020. Des forages ont bien lieu sur des parcelles en dehors des parcelles concédées par la mairie. Tout ceci dessine bien une zone d’étude supérieure à 110 hectares !
Les impacts et les risques !
Impact sur le paysage
Comme indiqué plus haut, ce plateau (qui comporte de nombreux sentiers) représente la zone de verdure privilégiée des habitants de Châteaugay et de Malauzat.
C’est aussi un plateau couramment fréquentés par les promeneurs des communes environnantes (Marsat en tête), ainsi que par les coureurs et les vététistes.
Ce projet va remplacer cette zone de nature par un trou bruyant.
Impact sur la biodiversité
Le dossier de demande d’autorisation de l’exploitation inclut une étude environnementale d’impact sur la biodiversité d’une durée d’1 an (réalisé par la société Mica-environnement). Avant cette étude n’ait été achevée, un agriculteur a déjà commencé le défrichage des parcelles de la mairie. La poursuite du défrichage a pu être stoppée par notre association suite à alerte sur le site de la FDEN, mais nous nous demandons maintenant comment une étude d’impact sur la faune et la flore peut être possible sur un terrain dans cet état !
Impact sur le trafic routier
Il est estimé un trafic supérieur à 150 camions/jour. Pour étayer ce chiffre, un décompte a été fait par des adhérents de l’association sur la carrière actuelle, et 37 camions ont été dénombrés en 2h30 (le chiffre de 150 /jour est donc tout à fait crédible).
Il faut donc s’attendre à du bruit et des gaz d’échappements sur la RD402. Ces nuisances impacteront principalement les habitants de Châteaugay et Malauzat. Et les camions sont les principaux responsables des dégradations de la chaussée (et justifient donc les besoins en granulats…)
Les nuisances sonores et vibratoires
Les tirs de mines généreront du bruit et des vibrations.
La fréquence des tirs de mines sur la carrière actuelle est de 1 à 2 tirs par mois, mais le responsable environnement de la société Jalicot annonce pour ce projet une fréquence de tirs de 1 à 2 fois /semaine.
Il est possible que cette fréquence va diminuer une fois la couche de basalte bien entamée, mais indépendamment de la fréquence, les témoignages des riverains de la carrière actuelle montrent que les nuisances des tirs de mine sont bien réelles.
On peut certes débattre du fait que ces riverains soient venus habiter là alors que la carrière actuelle existait déjà, mais le sujet n’est pas là : le but de cet entretien est uniquement de décrire les nuisances induites par la proximité d’une carrière. Et ce projet de nouvelle carrière s’impose bien à des riverains qui venaient rechercher calme et tranquillité à Châteaugay.
Pour illustrer ceci le site de l’IGN est très intéressant, il permet de télécharger des photos aériennes depuis 1946 et de voir l’évolution de la taille de la carrière au fil des années et des arrêtés préfectoraux : il est très probable qu’on ait dit aux riverains en question quand ils ont acheté ou fait construire « ne vous inquiétez pas, la carrière est à bonne distance ». C’est aussi le discours aujourd’hui de la mairie de Châteaugay qui ose parler de zone de quiétude. Et qui promet 300 mètres (ou plus ?) de zone tampon entre les riverains et l’exploitation. Pourquoi ne pas l’avoir inscrit dans le contrat de foretage ? Un contrat décidément bien déséquilibré !
De la poussière et l’épuisement des ressources en eau
Les tirs de mine mais surtout l’exploitation quotidienne (trajet des camions, criblage, concassage) entraînent la production de poussières. Les pistes peuvent être arrosées au prix d’une consommation d’eau inquiétante au regard de l’état de sécheresse de ces dernières années et des canicules qui se répètent. Les engins de criblage et concassage pourraient être confinés dans un bâtiment mais ne le sont pas dans l’exploitation actuelle.
Depuis 2021, les poussières de silice sont classées parmi la liste des agents CMR c’est-à-dire parmi les agents chimiques ayant des effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Ceci concerne la carrière actuelle mais se sera aussi le cas pour le projet de nouvelle carrière, avec une mise à l’échelle compte tenu de la taille de l’exploitation.
Les risques d’extensions
Le projet initial ne concerne d’après la mairie de Châteaugay que les 29 hectares concédés. Mais comme nous l’avons vu plus haut, le fait qu’une société spécialisée en carrière et centrales à béton dépense 1 300 000 euros pour racheter les 50 hectares contiguës n’est pas un hasard : il est extrêmement probable qu’un plan d’extension de l’exploitation soit d’ores et déjà en préparation. Ce futur projet de carrière va s’étendre, dans le temps et dans l’espace. Et possiblement dans sa nature avec le risque d’installation d’une centrale à enrobé qui ne peut pas être écarté. L’actuelle carrière de Châteaugay est née en 1909. Elle est toujours là en 2020, malgré les inquiétudes de la municipalité de Châteaugay en 2005 qui exigeait alors une fermeture en 2008 !
Les risques sur le sous-sol et la ressource en eau
Les risques sur la formidable ressource en eau que constitue le plateau de Lachaud sont trop importants : assèchement progressif, perturbation des sources et des eaux souterraines, risques de pollution. Ce projet doit être empêché de voir le jour. Les forages réalisés à l’automne 2020 démontrent bien que le plateau de Lachaud est un château d’eau naturel (lire ici)
Les risques associés à l’activité de décharge
Toute carrière est utilisée à des fins de stockage de déchets inertes.
L’arrêté préfectoral n° 14/00431 mentionné sur l’entrée du site autorise effectivement la société Jalicot à utiliser cette carrière comme site de stockage de déchets (alors que la mairie de Châteaugay prétend le contraire). ISDI (installation de stockage des déchets inertes) voici un bel acronyme pour tenter de faire oublier son ancienne dénomination : décharge de classe III.
Les risques associés aux arrêtés préfectoraux
Nous avons vu que les arrêtés préfectoraux ne protègent en rien les riverains, ni ne bornent réellement les limites physiques et temporelles de l’exploitation d’une carrière. L’extension des surfaces exploitées augmentent au fil des demandes. Et la fermeture promise est toujours repoussée. Plus grave, les conditions même d’exploitation peuvent changer via un simple arrêté préfectoral, tout comme les obligations de remise en état des sites naturels dévastés. Et ceci avec un aplomb incroyable de la part des exploitants : on lit ainsi que l’activité de décharge ne génère pas de trafic routier mais le fait de ne pas respecter l’obligation de remblaiement permet de diminuer ce même trafic !
Pourtant quand il s’agit de ne pas remettre en état le site (car cela est trop compliqué et que le propriétaire, ancien exploitant est d’accord), on peut alors lire que le trafic routier va diminuer :
Les risques liés à l’exploitant lui même !
L’association avait plusieurs fois noté, photographié et répertorié la présence de déchets anormaux liés à l’activité de décharge de déchets du bâtiment. Nous avions alors fait parvenir un mail aux services de l’État (DREAL et Préfecture), les mairies de Châteaugay et Malauzat et enfin le carrier. Ceci a conduit les services de l’État a effectuer une inspection inopinée à la carrière de Châteaugay avec à la clé la confirmation d’une non conformité préoccupante.
Ceci est très préoccupant pour plusieurs raisons. Le fait de contrôler de façon rigoureuse et d’effectuer le déchargement dans les règles de l’art devrait faire partie de l’ADN d’une société exploitant une carrière de roche dure. La désinvolture liée à cette activité de décharge de déchets du bâtiment est inquiétante. Mise à l’échelle de la volumétrie de déchets accueillie chaque année, ces manquements sont gravissimes.
Les impacts sur l’immobilier
L’impact a été estimé par une agence immobilière à une perte de la valeur foncière de 30% sur les plus proches riverains de Châteaugay. La mairie de Châteaugay nie cette évidence, mais quel serait le niveau de valeur foncière à Châteaugay sans la carrière actuelle ?
L’impact sera probablement moindre sur Marsat et Malauzat, mais il est difficile de s’imaginer qu’il sera nul avec une carrière juste à côté. Les parcelles de 50 hectares acquises par la SBC holding s’arrêtent à 700 mètres des plus proches maisons de Marsat. Côté Malauzat les parcelles G2 et G3 sont approximativement à 800 mètres des habitations, mais pour combien de temps encore ?
Les interrogations
Le montant de la redevance !
Comment ne pas s’interroger quand on voit que la municipalité est prête à céder chaque mètre cube de roche à un tarif très désavantageux, x€/m3 contre x€/m3 pour une commune proche ? Comment expliquer un tarif près de x fois en dessous des prix du marché ? Pourquoi nous interdire de publier ces chiffres ?
Le prix payé au mètre carré par SBC Holding
Comment ne pas se montrer curieux quand la société SBC Holding rachète 50 hectares à un prix 6 fois au-dessus des prix du marché ? Surtout après avoir essuyé un premier refus de la part de la SAFER.
Le risque de voir l’activité de l’actuelle carrière se poursuivre au delà de 2023
Nous savons aussi depuis juillet 2020 (communication personnelle de l’exploitant) que les plans de réhabilitation déposés en mairie ne sont que prévisionnels. Le plan de l’exploitant étant plutôt de demander une poursuite de l’activité ISDI. Et ceci entre curieusement en résonance avec une circulaire issue de la préfecture (à lire ici). « Le département du Puy de Dôme fait face à un manque d’exutoires pour l’élimination des déchets inertes« . L’exploitant et la municipalité de Châteaugay ont semble-t-il trouvé une solution.
Les bénéfices ?
Les retombées financières pour la commune
Même dans le scénario le plus optimiste, les retombées estimées s’élèvent à 3% du budget de la commune. Et cela en supposant que l’exploitation se fera bien sur les terrains concédés par la mairie (avec la redevance associée) et pas sur les autres parcelles acquises par la SBC holding ou par l’entreprise Jalicot ! 3%, ce n’est pas franchement une manne financière pour la commune qui justifie un projet aussi destructeur pour l’environnement immédiat. Et nous avons vu que le contrat de foretage est surtout un contrat qui exploite la commune, bien plus que son sous-sol !
L’emploi
L’exploitation actuelle nécessite 5 employés, aucun d’entre eux n’étant Châteaugayre. Le projet de nouvelle carrière se substituant à la carrière d’aujourd’hui, il n’y aura pas de création d’emploi.
Le besoin en matériaux
C’est l’un des principaux arguments : le besoin en granulats et matériaux de construction à proximité de Clermont-Auvergne-Métropole. Effectivement, il y a quelques années on s’attendait à une pénurie en matériaux de construction et donc à une augmentation du besoin en sites d’extraction de « roche massive » comme le basalte. Cependant, la dernière version du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) indique que la pénurie attendue a finalement pu être évitée. Un étude plus attentive des besoins et des ressources disponibles laissent penser que ce projet de carrière n’a pas lieu d’être, à Châteaugay ou ailleurs.
L’incapacité d’appliquer le principe de sobriété, pour 5% des besoins ?
5% C’est la part que représente la production de la carrière de Châteaugay dans les besoins actuels de la métropole. C’est à écouter ici : Vidéo du conseil métropolitain du 22 juin 2022. Depuis 2 ans maintenant (article en juin 2020) l’association a fait remonter ces données. D’autant plus que nous savons faire autrement ! Ainsi en page 9 du magazine « Puy de Dôme en Mouvement » de l’automne 2020 (n°204), l’article « Quand le bitume devient plus vert » donne tout son sens à cette réflexion. Le recyclage fonctionne, permet d’économiser 100% de la ressource et se trouve même être moins coûteux et moins polluant.
Le sacrifice à vie d’une zone naturelle
L’exemple du projet de centrale photovoltaïque à Châteaugay est frappant. Sur une zone de la carrière actuelle, pourtant très bien réhabilitée (si on fait abstraction des déchets en sous-sol) ce projet va une nouvelle fois dénaturer le site. D’une puissance prévue de 3,4 mégawatts sur une surface de 3,2 hectares, c’est une nouvelle artificialisation de notre environnement immédiat. Ceci fait suite à l’abandon (en 2005, entériné par un arrêté préfectoral) de la remise en état pourtant prévue de près de 9 hectares de l’exploitation.
De l’aveu même d’un conseiller municipal de Châteaugay lors du conseil de 2 mai 2022 : « une verrue, la commune touche 2000€ , la métropole 4500 et le département 4500 , on a rien et on a les problèmes !«
Une carrière s’installe et un siècle plus tard la nature n’est pas autorisée à reprendre ses droits. Nous devons lutter pour éviter ce funeste futur qu’on souhaite nous imposer sur le plateau de Lachaud.
Mais encore ?
Malgré plusieurs courriers (vous pouvez les lire ici et là) et des questions directement adressées au conseil municipal, tous les élus de Châteaugay refusent pour le moment de participer au débat, de répondre aux questions de notre association et d’informer de façon objective les riverains.
Difficile donc de connaître les réelles motivations de la municipalité de Châteaugay. La question a été posée au maire : « ils sont venus nous présenter leur projet » et « on les connaît bien, c’est une entreprise sérieuse ».
Aucun argument présentant un réel intérêt pour la commune ou ses habitants. Et rappelons-nous que le contrat permet à la société Jalicot de céder l’exploitation à qui elle veut sans demander d’autorisation à la mairie.
L’attitude du conseil municipal de Châteaugay
Le conseil municipal (2015-2020) a bien sûr initié le projet. Les élus ont toujours cherché à fuir tout débat et toute concertation avec la population. Nous avons vu le conseil municipal rester sourd à nos courriers. Et ne pas nous adresser ni un regard, ni la parole lorsque nous assistons à un conseil municipal (alors que nous avions envoyé des questions). Nous espérions que le nouveau conseil élu (2020-2025) ne poursuivrait pas l’entêtement dans la défense de ce projet et adopte une position différente. Pour faire écho aux idées issues du développement durable et de l’écologie de leur programme de campagne. Notre insistance a fini par payer et Monsieur le Maire a organisé une réunion le 22 mars 2021 en invitant notre président (et lui seul) à rencontrer les élus de Châteaugay. Deux ans après nos premières demandes !
La municipalité tente aussi de mettre de petits bâtons dans les roues de l’association :
- interdiction d’affichage sur les panneaux répartis dans le village
- nous avons dû nous inviter nous même au forum des associations trois fois ces dernières années (2019, 2020 et 2021)
- nous avions été oubliés lors de l’appel à communication dans le BIM de janvier 2020
- il a nécessité plus de 3 mois avant de voir apparaître notre existence sur le site de la mairie.
- notre article soumis pour le BIM de décembre 2020 s’est perdu.
- notre article soumis pour le BIM de l’été 2023 a été censuré et vidé de sa nature (malgré une confirmation de publication !)
Nous savons que la municipalité ment concernant la présence de l’ISDI.
Pire, certains membres du conseil et monsieur le Maire lui-même se montrent vindicatifs et menaçants quand on cherche à informer le plus grand nombre.
Quand on tente de mettre en doute notre légitimité…
Malgré un nombre d’adhérents important (les associations qui s’opposent comme nous à des projets de carrière sont souvent étonnés que nous soyons aussi nombreux) ; malgré la reconnaissance de la qualité de notre travail (solidité de notre argumentaire, éventail de nos actions, travail effectué via ce site internet) ; nous avons pu entendre que le nombre de nos adhérents était peu important en pourcentage de la population. A ceux-là nous répondons : le conseil municipal et son maire ont été élus en mars 2020 avec 70% d’abstention et 26% de votes blancs ou nuls ! Les chiffres officiels sont consultables ici par exemple. 572 électeurs seulement ont accordé leur confiance à la liste. C’est à peine plus que le nombre actuel de nos adhérents, près de 500 personnes, essentiellement des riverains touchés par l’impact environnemental. La crise sanitaire n’explique en rien ces chiffres. En effet le conseil municipal de Marsat a été élu avec 70% de participation et moins de 2.5% de votes blancs ou nuls. Alors de quel côté se situe la légitimité ?
Les premières promesses déjà non tenues
En mai 2019, dans le BIM (Bulletin d’Informations Municipales), Monsieur le Maire promet alors :
Les avancées du dossier seront diffusées par le biais du site internet et du bulletin d’informations municipales, mais aussi transmises à l’association qui se mobilise sur ce projet.
Cette promesse est d’hors et déjà bafouée. Aucune information n’est donnée à l’association par la mairie. L’association aurait dû être ainsi informée du démarrage des premiers forages en octobre 2020. Et de leur poursuite en mars 2021 avec le chantier de pose de six piézomètres. Monsieur le Maire était personnellement au courant mais il n’a informé ni les habitants, ni l’association. Dans ce même BIM, la municipalité conditionne le démarrage des premières démarches à trois engagements :
- Respect d’une zone de quiétude de 300 mètres minimum
- Création d’une voie d’accès dédiée avec une sortie sur la RD 402
- Un projet mené en concertation avec la commune et les habitants
Nous réclamons depuis le mois d’avril 2019 cette concertation et l’organisation d’une réunion/débat. Encore une promesse en l’air. Et concernant les deux premiers engagements ? Pourquoi ne pas les avoir tout simplement écrit dans le contrat de foretage !
Une communication très floue de la part du maire de Châteaugay.
Le 24 juin 2022, devant l’ensemble des membres du conseil métropolitain, monsieur Darteyre a prononcé un discours pour le moins troublant. Il semble tenter de convaincre le conseil que les camions ne traverseront plus le village :
« nous avons exigé au niveau de l’entreprise deux conditions, euh, pour engager cette étude. La première c’est de ne pas, euh, emprunter, euh, les voies à l’intérieur du village puisque le village aurait été traversé par les camions de, euh, en totalité Nord/Sud » et « le carrier est en train d’acheter des terrains pour éventuellement faire une voirie totalement à l’extérieur du village. »
Cette communication est pour le moins troublante !
Vous trouverez tous les détails dans notre article détaillé.
Les moyens de luttes
Nous savons que l’action de l’association dérange. L’attitude du conseil municipal de Châteaugay le prouve. L’exploitant lui-même reconnaît la qualité de notre travail. Et nous savons que le montage du dossier d’exploitation se complique pour eux. Il faut poursuivre nos efforts !
Les 500 membres de l’association sont une force, il faut l’utiliser :
- Participez à la collecte pour financer l’avocat
- Signez, faites signer et partagez la pétition
- Rejoignez-nous en tant qu’adhérents
- Vous êtes propriétaires de terrains sur le plateau : ne vendez pas
ou contactez nous !
Faites parler de l’association. Il est grand temps de mobiliser toutes les forces administratives, politiques et citoyennes pour lutter le plus efficacement contre ce projet ravageur (particulièrement pour les communes de Châteaugay, Malauzat et Marsat).
Nous devons informer nos administrations afin qu’elles ne prennent pas de décisions purement comptables (un avenir moins dépendant des ressources non renouvelables comme la roche dure est possible).
Nous devons interpeller nos dirigeants politiques afin de leur faire prendre conscience du bien-fondé de cette lutte. Ils doivent avoir le courage politique du changement et sortir d’une logique électorale.
Nous devons sensibiliser nos familles, nos proches et nos concitoyens C’est à notre génération de prendre les décisions qui permettront d’offrir l’avenir le plus radieux possible à nos enfants.