Une petite visite à la carrière de Châteaugay ce we ? (ou pas !)
Bonjour à toutes et à tous. Ce samedi 18 septembre 2021 l’exploitant donne l’occasion au grand public de faire une visite de la carrière de Châteaugay. Après avoir ciblé nos enfants le vendredi.
Une étape du lobbying
Cette visite est un processus logique du point de vue de l’exploitant. Rappelez-vous la communication à l’occasion du tour de France, quand Eurovia avait sponsorisé une vidéo sur France2 (qui n’a jamais daigné répondre à nos questions). Il s’agit de « communiquer de façon positive », en omettant des pans entiers de la réalité. Et ce processus a débuté il y a fort longtemps. Le conseil municipal ayant voté (en janvier 2018 à l’unanimité) pour le projet, à la suite d’une présentation faite en conseil municipal. Cette présentation n’était pas jointe (en octobre 2019) au dossier complet consultable en mairie.
Quand la municipalité promeut une initiative privée.
Tout en interdisant le même accès à ces panneaux pour notre association (loi 1901), la municipalité promeut l’initiative du carrier. En effet plusieurs demandes d’affichage de notre part se sont vues refusées au motif suivant :
On peut se consoler en se disant que les panneaux auront servi quelques fois à parler de la carrière !
Mais nous pouvons nous interroger sur la publicité faite par la municipalité pour cet évènement. Cette visite n’est clairement pas présente dans le programme officiel des Journées Européennes du Patrimoine. Le positionnement à côté des affiches des Journées Européennes du Patrimoine et les termes « patrimoine de notre quotidien » sur l’affiche du carrier peuvent le laisser croire. C’est en tout cas suffisant pour la municipalité pour en faire « un événement important proposé par une association et qui concerne expressément la vie du village et son image » ainsi digne d’être affiché.
Et après ?
Le lobbying va continuer. En 2022 nous pouvons nous attendre à la visite des ambassadeurs. Comme à Solignac sur Loire où ce même carrier avait prévu de prolonger l’exploitation de sa carrière de basalte. 7 ambassadeurs ont parcouru la commune pour faire du porte à porte afin de « communiquer positivement » sur la carrière. Gageons que nous saurons tous ce jour-là poser les bonnes questions !
En attendant, quelques questions à poser ce WE !
- Combien ça rapporte à une commune une carrière ? Est-ce variable (en comparant les mêmes conditions d’exploitation, les mêmes matériaux) ?
- Combien de tonnes de cailloux ont été livrées pour le chantier autoroutier bien proche de votre exploitation ? Si vous n’avez pas livré de cailloux pourquoi ? Le vertueux circuit-court (et les économies de CO2) n’a pas pu fonctionner ?
- L’activité ISDI (ancienne décharge de type 2 avec le dépôts des déchets du bâtiment) de la carrière actuelle sera-t-elle maintenue au-delà de la date initialement prévue ?
- Cette activité ISDI est souvent rémunératrice pour les propriétaires des terrains exploités, est-ce le cas ici ? Est-ce que cela sera le cas pour votre projet sur le plateau de Lachaud ?
- Pourra-t-on se baigner dans le plan d’eau aménagé en fin d’exploitation ?
- La direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF, aujourd’hui DDT) notait en 2005 que toute l’eau qui tombe sur l’emprise de la carrière s’évapore, c’est vrai ?
- Les poussières de silice cristalline sont classées cancérigènes depuis janvier 2021 ! Est ce qu’il y a de la silice dans le basalte de Châteaugay ?
- Pourquoi toutes les pistes ne sont pas arrosées ? Pourquoi ne pas utiliser une petite citerne pour arroser là où il n’y a pas d’aspersion ?
- La pose des piézomètres manifeste visiblement une inquiétude de votre part concernant la ressource en eau, quel sera l’impact des tirs de mines, de l’exploitation (voir la remarque de la DDAF plus haut) sur un bien si précieux ? Quelle sera la consommation d’eau d’un projet de cette envergure ?
- Allez-vous exploiter conjointement avec SBC sur votre projet du plateau de Lachaud ? Pourquoi SBC a acheté 50 hectares à côté ? Ceci porte la zone d’étude à 110 hectares, n’est-ce-pas démesuré ?
- Vous présentez la biodiversité à l’échelle de la carrière (40 hectares en exploitation), comment se compare-t-elle avec la même surface inexploitée et préservée du plateau de Lachaud ?
- La protection de la laineuse du prunellier est-elle imposée par vos conditions d’exploitation ou est-ce une action purement volontaire de votre part ?
- En 2019 un autre carrier propriétaire terrien sur le plateau de Lachaud a laissé s’effectuer un défrichement sur une dizaine d’hectares alors qu’il s’agissait d’un périmètre couvert par votre étude environnementale et qui plus est un lieu de nidification de cette même laineuse du prunellier, inscrite sur les listes rouges des espèces en voie de disparition. Qu’en pensez-vous ?
- Quelle action prévoyez vous de mettre en œuvre pour préserver la population d’écrevisses à pattes blanches (menacée par votre projet sur le plateau de Lachaud) du ruisseau en contrebas ?
- Serez-vous capable de laisser tomber ce projet aux vues des incohérences sociétales et environnementales qu’il provoque et abandonner ainsi votre recherche de profits ?
Pour les enfants, des questionnements aussi
- Les poussières de silice cristalline provoquent des maladies ! Est ce qu’il y a de la silice dans la carrière de Châteaugay et est-ce dangereux ?
- Est-ce qu’on pourra se baigner quand cette carrière sera fermée ? Si on ne peut pas, pourquoi ?
- Combien d’animaux ont perdu leur maison dans cette carrière et combien seraient délogés par le nouveau projet ?
- Combien de tonnes de déchets avons-nous déjà sous nos pieds ?
- Combien de litres d’eau sont utilisés chaque jour dans une carrière ? Que devient l’eau ?
- Combien de camions circulent chaque jour sur les routes de Châteaugay pour la carrière ? Combien circuleraient pour le nouveau projet ?
- Pourquoi ressentons-nous et écoutons nous les explosions de la carrière ? Est-ce que cela peut abîmer la maison de papa et maman ?
- On voit un gros trou à Châteaugay depuis le sommet du puy de dôme, c’est dommage pour le paysage non (et le patrimoine UNESCO) ?
Communiquons de façon positive !
Notre argumentaire est fort, construit au fil des années, consolidé par vos remarques, vos encouragements et tous nos soutiens (adhérents, sympathisants discrets, autres associations etc.). Nous saurons nous faire entendre lors de toutes les étapes cruciales afin de lutter contre ce projet nuisible pour notre commune et tous les riverains.
Notre discours sera d’autant plus audible que nous serons nombreux. Il est temps de se mobiliser pour faire face à l’insistance de l’exploitant. La commune n’a rien (ou si peu…) à gagner dans ce projet où tout est à l’initiative et au bénéfice du carrier. Adhérez et faites adhérer.